Retour sur le Grand Bain : 2031 L’Odyssée de la T
Retour sur le Grand Bain : 2031 L’Odyssée de la TLe 23 septembre, à l’Orange Vélodrome, c’est plus de 1000 participants qui ont investi les tribunes du Vélodrome pour un saut dans le futur.
Évènement phare de la French Tech Aix-Marseille, le Grand Bain a proposé pour son retour en présentiel une journée de prospective centrée sur l’impact.
C’est effectivement l’impact, à la fois social, sociétal, mais aussi environnemental, qui a été le fil rouge de la plénière du Grand Bain, à travers des tables rondes, des prises de parole d’élus, mais aussi des Keynotes inspirantes. Le tout, en respectant l’un des critères originel de l’évènement, la parité parfaite entre hommes et femmes sur les scènes de la plénière et des ateliers.
“Je vous invite aujourd’hui à ouvrir vos esprits et vos projets, à passer vos décisions au peigne fin de la physique quantique, de vous poser la question “que vont impliquer mes décisions en termes de mouvements et d’interconnexions autour de moi ?”. C’est comme cela que nous pourrons créer une tech durable et inclusive” – Pascal Lorne, Président de la French Tech Aix-Marseille.
Cette journée à été introduite par Benoît Payan, Maire de Marseille, pour qui Marseille est la “ville des possibles” et le Grand Bain “la volonté de sortir des carcans, d’innover, de penser, de construire un monde plus vivable, plus inclusif (…), de créer des ponts et de recoudre cette ville.”
Cette session introductive s’est poursuivie avec une prise de parole et un échange avec le Ministre délégué chargé des comptes publics, Olivier Dussopt qui a insisté sur l’importance du secteur innovant de la tech : « Désormais, c’est un secteur qui est le point focal de la politique industrielle. À travers les innovations que vous portez, ce que vous inventez et ce que vous créez, il y a la possibilité de trouver un point d’appui pour dessiner l’économie de la France en 2030. Nous avons une capacité de rebond, nous avons un devoir d’invention.”
Pour terminer, et pour mieux explorer les quatre thématiques de cette édition, l’écrivain prospectiviste Antoine Buéno a plongé l’auditoire en 2100 pour analyser les grandes tendances à suivre.
“Notre futur est déterminé par deux grands fondamentaux : la crise environnementale et la révolution technologique. Vraisemblablement, notre avenir est compris entre l’effondrement collapsologue et la singularité transhumaniste. Où exactement ? C’est tout l’enjeu du travail prospectiviste.”
Les quatre tables rondes de cette journée sont restées plus proches de notre temps, car elles ont exploré les grands enjeux de l’entrepreneuriat, que sont le financement, la consommation, la formation et la production, en 2031.
La première table ronde a rassemblé Maud Caillaux, CEO de Green-Got et Forbes 30 under 30, Jean-Marc Clerc, Directeur général de WiSEED Transitions, Aline Moreau, Directrice RSE et communication chez la CEPAC et Gilles Geoffroy, Directeur associé d’Alter Equity, modérés par Frédéric Guilleux, VP de la French Tech Aix-Marseille. Elle s’est concentrée sur les nouveaux acteurs et dispositifs financiers au service de l’impact.
“On est très nombreux aujourd’hui à essayer de limiter notre impact, sans savoir que notre argent est finalement le premier levier à activer, mais aussi le plus méconnu.” – Maud Caillaux.
“La finance à impact c’est celle qui sait être inclusive et durable, prendre en compte l’intérêt à long terme de toutes les parties prenantes et pas seulement ses propres intérêts. Mais qui sait aussi prendre des risques pour soutenir les solutions innovantes.” – Gilles Geoffroy.
“70% des épargnants aujourd’hui veulent donner plus de sens, environnemental et sociétal, à leur épargne. Pour nous, banques, il est nécessaire de prendre en compte les attentes des français, donc c’est naturellement que l’on va accompagner le financement de ces entreprises et particuliers” – Aline Moreau.
“On intervient à un endroit où peu d’acteurs classiques interviennent, un endroit entre la phase de démonstration et les premiers fonds. Le financement participatif intervient sur cette petite traversée du désert et est donc complémentaire aux autres structures.” – Jean-Marc Clerc.
La seconde table ronde, animée par Laurie Giuggiola, Vice Présidente de la French Tech Aix-Marseille et composée de Claire Martin, VP Sustainability de la CMA CGM, Noël Bauza, CEO de Zei, Jeanne Dubarry de Lassalle, Présidente Europe de Gender Fair, Paul-Adrien Cormerais, co-fondateur et CEO de Pony, et Lisa Billiard, Co-fondatrice de la Cagole Nomade, s’est quant à elle interrogée sur les stratégies d’adaptation des entreprises face à l’émergence de consommateurs de plus en plus engagés.
“On voit un changement de dynamique, les enjeux sociétaux drive aujourd’hui l’image de marque. Sur les marchés, une entreprise qui arrive à prouver qu’elle est dans un processus de transformation, pour changer son business model et être à impact, trouve beaucoup plus facilement des financements.” – Jeanne Dubarry de Lassalle
“Il y a une telle attente de la société, que ce soit les politiques, les gouvernements, les ONGs, ou les citoyens, les consommateurs, que l’on a généré, dans d’autres secteurs comme l’automobile par exemple, des transformations énormes auxquelles personne ne croyait.” – Claire Martin
“On voit tous les nouveaux outils qui se développent pour communiquer et mesurer l’impact. La data joue donc un rôle clé ; sans les systèmes d’information modernes, la transition ne peut pas avoir lieu et c’est pour cela qu’elle n’a pas eu lieu avant. Mais quand tous ces standards s’imposeront, la transition sera inéluctable, et d’ici 10 ans, des entreprises seront mortes de n’avoir pas fait cette transition.” Paul-Adrien Cormerais.
« Beaucoup de produits peuvent être étiquetés « made in France » alors que seulement 40% du produit a été fait en France. L’upcycling a pour moi beaucoup plus d’impact, car on se sert de ce que l’on a déjà, on réutilise des déchets » – Lisa Billiard.
« Il y a deux pièges dans lesquels les entreprises tombent quand elles communiquent leur impact : parler en impact « absolu » plutôt que relatif, et communiquer sur certains éléments en masquant les autres. C’est du greenwashing. C’est important qu’il y ait un outil global, qui soit un standard, pour favoriser la transparence. » – Noël Bauza.
La troisième table ronde portait sur la formation et l’accès au marché du travail en 2031. Laurence Bricteux, Directrice PACA de Simplon, Donia Souad Amamra, co-fondatrice de Meet my Mama, Anaïs Pretot, co-fondatrice et Présidente de Live Mentor, Erwann Tison, directeur des études de l’Institut Sapiens, et Nathalie Bonnardel, Directrice de l’Institut Créativité et Innovations d’Aix-Marseille ont échangé sur les soft et hard skills donc nous aurons besoin pour accéder aux métiers de 2031, accompagnés par leur guide du voyage dans la prospective, Diana Bajora, Vice Présidente de la French Tech Aix-Marseille.
“Que ce soit dans l’enseignement initial, supérieur, ou continu, il faut mettre l’accent sur la capacité à acquérir toute cette mallette de compétences et de soft skills. C’est un nouvel espoir pour l’employabilité, on arrêterait de se former uniquement dans les écoles, et on renouerait avec la connaissance plutôt que la compétence.” – Erwann Tison.
“Les confinements ont montré que l’illectronisme était une réalité qui n’était pas assez prise en compte dans les entreprises. On pensait qu’il était réservé à des publics éloignés de l’emploi, alors qu’il est tout aussi fort chez les salariés haut placés d’entreprises.” – Laurence Bricteux.
“La société française a entamé une mutation vers une société d’entrepreneurs. Beaucoup en parlent, mais on a du mal à se rendre compte à quel point cela va être massif. Cela pose énormément de questions en termes de formation ; à quoi formons-nous les personnes ? Comment les préparer à des parcours moins linéaires ?” – Anaïs Prétot.
“Parmi les soft skills évoquées, je pense que la créativité est devenue quelque chose de transversal. Il est important de former les apprenants, quels qu’ils soient, pour qu’ils puissent développer leurs compétences créatives. Tout le monde peut être créatif, si les individus sont accompagnés.” – Nathalie Bonnardel.
“La responsabilité est un droit et un devoir pour ceux et celles qui décident de monter leurs entreprises. On travaille beaucoup sur la raison d’être, sur la compréhension de tous les enjeux environnementaux : le choix du packaging, la réduction du gaspillage, la transmission des valeurs au personnel et aux clients… On veut éduquer la société, et que nos entrepreneurs soient acteurs du changement.” – Donia Souad Amamra.
Pour la dernière table ronde, modérée par Thomas Kerjean, Vice Président de la French Tech Aix-Marseille, les quatre intervenants Mathieu Flamini, co-fondateur de GF Biochemicals, Victoria Lièvre, CEO de Repulp Design, Frank Gana, co-fondateur de (RE)SET et Benoît Mournet, sous préfet à la Relance en Provence-Alpes-Côte-d’Azur ont échangé sur la réconciliation entre industrie et écologie.
“Collectivement, on peut résoudre le problème : consommateurs, entrepreneurs et Etat.” – Frank Gana.
“On a créé le problème, mais on va aussi faire partie de la solution. C’est là que l’Etat a un rôle à jouer ; ces nouvelles technologies, dans la période de transition entre la pilot phase et la commercialisation, doivent être accompagnées sinon elles partent à l’étranger. Il faut retenir ces succès en France et leur permettre de s’installer dans la durée.” – Mathieu Flamini.
“L’Etat peut déployer des outils, par des prêts, des subventions, mais c’est bien vous, chef.fe.s d’entreprise qui portez l’innovation. L’Etat est là en support, en appui. » – Benoit Mournet.
“Les problèmes environnementaux paraissent être des montagnes insurmontables, notre idée c’est de prouver que chacun peut agir, localement, à son échelle.” – Victoria Lièvre.
Ces quatre tables rondes ont été ponctuées de prises de paroles de Martine Vassal, Présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence qui a appuyé sur le rôle clé qu’à joué l’innovation pour la gestion de la crise sanitaire, et dans les autres domaines d’action de la métropole. “La métropole doit donner l’exemple, doit faire de l’innovation dans tous les domaines qui nous touchent de près ou de loin.” Elle a insisté sur le sujet crucial qu’est aujourd’hui le transport à Marseille, et a exprimé un vœu pour 2031, “c’est de relier l’urbain au rural, car nous avons besoin les uns des autres”.
Un deuxième tête à tête a invité Jean-Luc Chauvin, Président de la CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence, dont l’objectif est “que ce territoire soit le phare de la tech, nous voulons montrer à toute la France que l’on a beaucoup d’innovations et de techs.” Celui-ci a présenté les dispositifs lancés en faveur de la formation aux métiers de demain, car “la formation est la clé pour préparer le territoire à gagner un coup d’avance.” et de l’industrie, pour que “ce territoire soit le démonstrateur de la ville bioclimatique méditerranéenne de demain, transformée au service du bien vivre de chacun”.
Enfin, Nathalie Nénon-Zimmermann, DGA marketing et revenus de l’Olympique de Marseille a introduit l’après midi du Grand Bain et rappelé les objectifs de l’OM avec le reste de l’écosystème tech du territoire “J’ai à coeur de développer des relations encore plus proches, plus intégrées avec la Tech d’Aix-Marseille pour développer de nouveaux projets qui vont avoir un impact positif sur la cité, sur le sportif et sur le commercial.”
La scène a également été le lieu de la signature de deux partenariats, le premier passé avec le Groupe des Eaux de Marseille pour organiser un concours à destination des startups dont la thématique sera la lutte contre les îlots de chaleur : “Nos services de gestion de l’eau et de l’assainissement sont directement liés à la nature. Nous avons le souhait et l’ambition d’agir concrètement pour préserver ces milieux naturels, et d’accélérer nos actions et nos engagements dans un monde d’urgence en matière d’environnement et de biodiversité”.
Le second a été passé avec le TOP20 pour tisser des liens plus forts et plus pérennes entre les startups et les grands groupes du territoire : “J’espère que cette charte (des startups), avec ses 10 points, sera le départ d’une collaboration avec la French Tech et avec toutes les entreprises de la tech”. Bruno Cagnol a également invité Maxime Marchand, CEO de la startup coup de cœur du TOP20, Mao Boa, à pitcher sur scène.
Enfin, cette journée s’est terminée par l’annonce des coups de cœur des co-organisateurs du Challenge des startups à impact, Pierre Schmidtgall, co-fondateur de la plateforme Lita.co et Marjolaine Pin, directrice PACA du Mouvement Impact France. Ceux-ci ont, respectivement, offert à Vincent Berge, CEO de Croco Go Digital et Jean-Baptiste Tourry, CEO de Ballons & Co, de pitcher sur la scène du Grand Bain.
En parallèle de cette journée de conférences et de prises de paroles inspirantes, cinq ateliers se sont tenus dans la salle des Petits Bassins.
Carole Raux et Vanessa Brandel, Imen Kehal et Eric Jourdain de Pôle Emploi Marseille Château Gombert ont entamé cette journée avec une présentation des outils à disposition des entreprises pour recruter dans la diversité.
“La diversité et l’inclusion sont d’abord arrivés par une obligation d’emploi, donc par la sanction. On en parle aujourd’hui de manière plus positive ; en s’entourant de talents différents, on est plus innovants, plus performants, plus ouverts d’esprit. On est parfois discriminant sans s’en rendre compte. Il est important de travailler sur nos inconscients et nos habitudes ”
L’atelier a été suivi par une conférence orchestrée par Catfish Tomei du French Impact, rassemblant Aude Fournier, DGA « Transformer nos pratiques » à la Ville de Marseille, Guillaume Hermitte, Président de l’association des 3ème concours de l’ENA et Delphine Lapray, Directrice de l’innovation, de l’enseignement supérieur et de la recherche à la Métropole Aix-Marseille-Provence pour explorer la question suivante : Les contraintes des organisations génèrent-elles de l’innovation ?
“Pour tacler les enjeux de transition sociaux et écologiques, on ne peut pas agir isolément en tant qu’innovateur. On a besoin d’acteurs publics pour se déployer sur plusieurs territoires, passer à l’échelle. Pour les porteurs de projet, les administrations, les collectivités locales, les agences, sont parfois de vrais labyrinthes. Il est important de fédérer les acteurs publics qui ont envie de faire vivre l’intérêt général en accompagnant les innovations sociales.”
L’après-midi a repris avec Entrepeneur pour la Planète, et son directeur innovation Thomas Nouvian, qui a présenté des outils permettant de valoriser les actions en faveur de l’impact social et environnemental.
“On parle tout le temps de l’impact, il est décliné à toutes les sauces, et pourtant, de quoi parlons-nous vraiment quand on parle de mesurer l’impact d’une entreprise ? On parle fondamentalement d’un changement, qui se veut bénéfique pour ses parties prenantes.”
L’atelier suivant portait sur les dispositifs portés par Bpifrance pour accompagner la transition environnementale des entreprises, présentés par Marie-Anne Bechereau, déléguée innovation PACA chez Bpifrance et accompagnés du témoignage de Jean-Louis Plot, dirigeant de la savonnerie Rampal Latour.
“Sur tous les grands enjeux actuels, Bpifrance avait un rôle tout particulier à jouer en tant qu’acteur financier public qui s’adresse spécifiquement aux startups et PME, à travers des dispositifs pour financer et accompagner la transition environnementale des entreprises.”
La journée d’atelier s’est terminée avec Anne-Lise Bernard, cheffe de projet chez Latitudes, qui a montré comment l’innovation technologique peut aussi être mise au service de l’intérêt général.
“La tech est souvent critiquée, pour son impact négatif sur l’environnement mais pas que, donc nous souhaitons donner une autre image, montrer que d’autres modèles existent dans la tech, qui peut être engagée et responsable.”
Le Grand Bain a aussi été le lieu de la mise en avant de nombreuses solutions à impact qui oeuvrent déjà pour apporter des réponses durables et inclusives aux enjeux sociaux et environnementaux de demain, présentées à la fois dans le hall, la Baie des startups by CMA-CGM, et sur la scène de rencontres startups/investisseurs, l’Île au Trésor by CEPAC.
Enfin, le Grand Bain a été le théâtre de nombreuses rencontres qualifiées entre les participants de l’évènement. Grâce à son application dédiée permettant de faciliter les échanges, ses espaces de networking, ses activités sur le parvis, ce sont plus de 500 rencontres qui ont été enregistrées sur l’application du Grand Bain.
Le Grand Bain n’aurait pas été possible sans le soutien de La Métropole Aix-Marseille-Provence, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Ville de Marseille, la CCI métropolitaine Aix-Marseille-Provence, La Caisse d’Epargne CEPAC, la CMA-CGM, Groupe eaux de Marseille, Pony et Provence Promotion.
Elle a aussi pu compter sur ses partenaires : Bpifrance, La Cagole Nomade, le Club Mucem, Gomet’, la Tribune, Lita.co, Le Mouvement Impact France, le Club TOP 20 et l’UPE 13.