Coup d’envoi pour Vista, le ballon éco-responsable
Coup d’envoi pour Vista, le ballon éco-responsableEt si le ballon “made in France” faisait son grand retour ? Depuis la coupe du monde 1978 en Argentine, et le “Tango”, ballon officiel de la compétition fabriqué dans un atelier français, la production tricolore s’est endormie… Jusqu’à l’avènement récent d’une nouvelle génération d’artisans français du ballon. Vista (ex Ballon & co) en fait partie. La start-up marseillaise propose une alternative aux ballons standards “pétrosourcés”. Soutenue par Intermade, Entrepreneurs pour la planète et France active, elle a lancé mercredi 30 mars sur Ulule la précommande de ses ballons éco-responsables, fabriqués notamment à partir de cuir recyclé.
Il en existe trois tailles, avec trois tarifs différents (30 euros, 40 euros et 50 euros). Vista s’aligne de facto sur le prix des ballons considérés comme haut de gamme. Un choix qui permet à l’entreprise de « rémunérer dignement » toute la chaîne humaine qui contribue à la création d’un ballon. « On va essayer d’en vendre 500 en 40 jours », nous explique dans son atelier Jean-Baptiste De Tourris, fondateur et DG de la jeune société. Le ballon Vista a passé avec succès le test de résistance FIFA ; il est resté intact malgré 2500 shoots contre un mur en béton.
« Une année de coupe du monde, 24% des familles françaises achètent un ballon de foot. »
Vista ne s’adresse pas aux clubs de football, mais plutôt aux familles et au marché du “five” – le football amateur à cinq sur petit terrain. « Une année de coupe du monde, 24% des familles françaises achètent un ballon de foot », assure Jean-Baptiste. C’est la raison pour laquelle il attend la fin 2022 avec impatience. Cette année, la coupe du monde de football et Noël tombent presque au même moment ! Une belle opportunité pour Vista selon Jean-Baptiste. Le jeune entrepreneur, qui souhaite pour le moment se concentrer sur le e-commerce, vise 200 000 euros de CA fin décembre.
« À terme, on veut tout faire en France »
Depuis janvier dernier, dans l’atelier Vista situé sur le Vieux-Port, l’infatigable Hourik, employé syrien en insertion, met du cœur à l’ouvrage. Il est capable de coudre huit ballons par jour – et pour avoir essayer pendant plusieurs minutes d’assembler deux panneaux entre eux, c’est un rendement impressionnant. Mais Hourik ne conçoit pas la ballon de A à Z lui-même. En effet, Vista reçoit les enveloppes de ballon par avion. Elles sont fabriquées au Kenya par une ONG partenaire qui collecte et transforme les matériaux. Reste à coudre les panneaux, puis à gonfler les ballons. Même s’il inclut un transport aérien, ce processus de fabrication émet deux fois moins de carbone.
Au niveau du coût d’importation, « cela dépend du modèle, indique Jean-Baptiste, pour un ballon de taille classique c’est 16 euros incluant douane et frais de port ». Le jeune entrepreneur a encore besoin de fonds avant de passer à une importation maritime – via des conteneurs qui pourraient transporter entre 5000 et 6000 enveloppes à coudre. « À terme, on veut tout faire en France », précise Jean-Baptiste, conscient que son modèle de production doit rapidement évoluer. Il est temps, selon lui, de relancer la fabrication française de ballons de football. L’année prochaine, Vista pourrait embaucher de la main d’œuvre supplémentaire. La société souhaite également commercialiser des ballons de rugby. La coupe du monde 2023 est d’ailleurs organisée en partie en Provence-Alpes-Côte d’Azur.